23 May, 2022

RAPPORT FINAL DU PROJET Du 5 septembre 2021 au 30 octobre 2022 DE PARTICIPATION CITOYENNE A LA TRANSITION A TRAVERS UN MONITORING


Depuis l’arrivée du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) au pouvoir le 05 septembre 2021, la République de Guinée est plongée dans un processus de refondation de l’État et d’un état de droit. Cette période transitoire constitue une opportunité pour poser les bases d’une gouvernance vertueuse, des institutions fortes ainsi que la cohésion sociale qui sont les conditions essentielles pour un développement durable du pays. C’est pourquoi la Cellule Balai Citoyen (CBC) fidèle à ses valeurs et dans le but d’accompagner les nouvelles autorités pour une transition réussie, a obtenu auprès du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) le financement du projet « Participation citoyenne à la transition à travers un monitoring », dont l’objectif est de renforcer la participation citoyenne pour une transition inclusive et réussie. Ce projet a été mise en œuvre dans les huit (8) régions administratives du pays : Boké, Mamou, Kindia, Kankan, Faranah, Labé, N’Zérékoré et Conakry.

Ce projet a permis l’organisation des foras avec une forte participation des populations et des groupes vulnérables afin d’échanger avec eux pour connaître leurs avis et préoccupations sur la bonne conduite de la transition, mais aussi identifier les besoins non satisfaits, par la suite formuler des recommandations à l’attention des autorités à travers des actions de plaidoyers qui sont prévues à cet effet. Cette approche a permis d’impliquer les citoyens au niveau communautaire dans le débat national concernant les actes posés par les nouvelles autorités, mais aussi de documenter les faits marquants et de communiquer de façon périodique sur la perception des citoyens sur la conduite de la transition. C’est pourquoi, la plateforme Balai Citoyen a organisé des groupes de discussions (GDD) au niveau communautaire afin d’échanger avec les populations sur l’ensemble des actes posés par le CNRD, ainsi connaître leur perception et faire des propositions d’actions pour une transition inclusive et apaisée. Cette activité s’est déroulée dans les huit (8) régions administratives du pays et a connu la participation des groupes cibles suivants : les organisations de la société civile, les acteurs politiques, les leaders d’opinions et les citoyens. Grâce à la forte implication des autorités locales et des leaders d’opinions, nous avons mené à bien ce projet qui a suscité un grand intérêt auprès des populations qui ont salué cette initiative visant à échanger avec eux sur les actes posés par le CNRD ainsi que les différentes préoccupations des groupes vulnérables dans le cadre de la Rectification institutionnelle, la Refondation de l’État, le Rassemblement, le Redressement et le Repositionnement qui ont été entrepris par les autorités de la transition.

II. CONTEXTE 

Après l’adoption de la constitution de Mai 2010, la République de Guinée a pris pour option le régime politique de type présidentialiste au terme d’une transition militaire qui a duré de décembre 2008 à décembre 2010. L’arrivée d’un nouveau régime civil a suscité de l’espoir auprès des populations. Malheureusement, cet espoir n’a été que d’une courte durée car le pays s’est retrouvé dans une léthargie sans précédent avec une gouvernance économique caractérisée par des détournements de deniers publics, le népotisme et la corruption. Ce nouveau régime à ses débuts a pu marquer sa volonté du développement économique et social du pays. Cela s’est traduit par son engagement à entreprendre des reformes structurelle, politique et économique dans le but d’octroyer au pays un nouvel élan, d’empêcher les saignées économiques qu’il a connu dans le passé et de prioriser l’amélioration des conditions de vie et le développement des infrastructures. Après quelques mois et années de gestion, force est de reconnaitre que l’espoir résidait car les nouvelles autorités civiles ont impulsé une dynamique à l’économie du pays caractérisée par la multiplication des investissements dans les secteurs miniers et énergétiques et les capacités de mobilisation des ressources publiques qui ont doublées avec les reformes au niveau du budget et des finances. Cependant, les vieilles habitudes du passé ont continué à persister et tardaient toujours à disparaitre. L’ordre démocratique est établi, l’économie est relancée mais la Guinée demeure un état fragile sur le plan politique, économique et social. C’est pourquoi Quelques années après l’engagement de ces grandes réformes et avant que celles-ci ne produisent des effets, la persistance d’une démoralisation de la gestion publique a fortement concouru à l’institutionnalisation des pratiques néfastes pour le développement. 

A côté de cet ensemble de pratiques néfastes, la pauvreté bat son plein par la diminution drastique du pouvoir d’achat des citoyens, une insuffisance des offres de service et une piètre qualité de ce qui est offert dans tous les secteurs de développement, malgré de gros investissement consentis. Ces situations devenues insupportables ont occasionné la prolifération des manifestations sociopolitiques avec ses corollaires de restrictions de libertés individuelles et collectives, de violences, de pertes en vies humaines, de dégâts et de destructions de biens matériels. Un climat de méfiance, une fragilisation du tissu social et des violences intercommunautaires. Ainsi, le changement intervenu avec l’arrivée des militaires au pouvoir le 5 septembre 2021 a trouvé une société divisée par les fractures des différents évènements sociopolitiques. Cette période transitoire constitue une opportunité pour poser les bases d’une gouvernance vertueuse, des institutions fortes ainsi que la cohésion sociale qui sont les conditions essentielles pour un développement durable. Tirant les leçons des transitions politiques antérieures, la Cellule Balai Citoyen avec l’appui technique et financier du PNUD a assuré un monitoring citoyen de la transition du 5 Septembre 2021 au 31 Octobre 2022. Cela a consisté à porter un regard critique sur les actes posés par les nouvelles autorités, de documenter les faits marquants et de communiquer de façon périodique sur la perception des citoyens sur la conduite de la transition. Des recommandations et actions de plaidoyer ont été menées auprès du gouvernement, du Conseil National de la Transition (CNT) et du CNRD pour une transition apaisée, inclusive et réussie.